18 December 2025

« Ne coupez pas le 3677 SOS Maltraitance animale »

« Ne coupez pas le 3677 SOS Maltraitance animale »

Ouverte au mois de juin 2024, la ligne SOS Maltraitance lance un appel à dons pour pouvoir poursuivre ses missions. Ultra sollicité par plus de 2000 signalements par mois, le 3677 n’est financé que par des fonds privés et des dons de particuliers. En 2026, l’équipe aura besoin de 350 000 euros pour poursuivre ses missions. A ce jour, le compte n’y est pas…

« Nous n’avons pas d’autre choix que de lancer un SOS pour SOS Maltraitance animale, alerte Loïc Dombreval, président du Conseil National de La Protection Animal, qui a créé, en juin 2024, le 3677 SOS Maltraitance Animale. En cause, l’épuisement prochain des réserves financières de l’association qui porte seule la ligne téléphonique unique où chacun peut signaler une maltraitance animale dont il est le témoin.

Depuis son lancement il y a dix-huit mois, le numéro à quatre chiffres n’est en effet financé que par des fonds privés, pour plus de 87%, et des dons du grand public, pour un peu plus de 7%, mais ce n’est aujourd’hui plus suffisant. « Le 3677 rend un service public sans aucune aide de l’Etat, précise l’ancien député des Alpes Maritimes qui aimerait que l’Etat s’engage un peu plus pour assurer la pérennité de ce qui a déjà été mis en place par les équipes du CNPA .

Je soutiens SOS Maltraitance animale !

« L’essentiel de notre budget sert à financer la plateforme d’appel et nos trois salariés, détaille en toute transparence Loïc Dombreval. Et plus de 15 autres pourcents sont dépensés rien que pour le numéro spécial à 4 chiffres, soit plus de 40 000 euros par an. Ce sont des coûts qu’on ne peut pas réduire. Sans ces postes, on n’existe plus ! »

Sur l’année 2025, le coût de fonctionnement de la ligne a représenté une enveloppe de 255 000 euros, mais pour assurer les développements nécessaires à l’amélioration du traitement des signalements, les besoins s’élèveront à 350 000 euros en 2026. Une somme qui est loin d’être réunie.

C’est pourquoi, cette fin d’année, propice aux dons des particuliers qui peuvent défiscaliser les sommes données aux associations, est cruciale pour le 3677. Son président multiplie donc les appels et communications pour sensibiliser les pouvoirs publics, les entreprises et les particuliers à l’enjeu qui se dessine pour la ligne si les sommes ne sont pas réunies.  « Nous réalisons de sauvetages tous les jours, des petits, des moyens, des grands. Et même si nous n’inondons pas les réseaux sociaux d’images difficiles à soutenir parce que nous concentrons nos moyens sur les outils à développer et l’efficacité de la ligne, nos actions sur le terrain mettent chaque jour des animaux à l’abri de la maltraitance, reprend son créateur. Si le 3677 s’arrête, tous nos efforts, mais aussi tous les efforts de ceux qui signalent une maltraitance auront été vains. Il faut nous aider à poursuivre nos missions et aider le 3677. »

L’appel au secours est d’autant plus nécessaire que, lors de sa création, en juin 2024, le 3677 était très attendu. Selon une pétition lancée quelques mois plus tôt, 236 000 personnes avaient en effet demandé la création d’une telle ligne pour pouvoir signaler tout cas de maltraitance animale sans passer par un dédale d’interlocuteurs (police, gendarmerie, mairie, associations, 17) plus propice à perdre le signalement qu’à le prendre en charge.

Preuve que le numéro à quatre chiffres a répondu à un besoin : son succès a été immédiat. Il a même submergé le centre d’appels qui a dû s’adapter. « On ne s’attendait pas à voir une telle vague de signalements, reconnaît Loïc Dombreval. Forcément, au début, cela a cafouillé un peu. Il a fallu qu’on s’adapte, qu’on améliore nos outils et qu’on monte de toutes pièces une brigade d’enquêteurs sur tout le territoire métropolitain pour faire face à la demande. »

Une restructuration qui a pris du temps, s’est faite loin des caméras et des déclarations intempestives pour s’assurer d’un outil performant au service des animaux en situation de maltraitance. Sans que cela n’arrête bien évidemment les prises en charge des milliers de cas qui arrivent chaque mois aux oreilles des téléconseillers.

« Aujourd’hui, nous recevons plus de 2000 appels par mois au 3677 et 90% d’entre eux sont décrochés, c’est-à-dire que la personne qui signale a un conseiller au téléphone », rassure Loïc Dombreval. Ce conseiller, en fonction du cas qui lui est rapporté, est spécialement formé pour recueillir les informations et orienter au mieux le témoin pour que l’animal soit sorti de sa situation de maltraitance. « L’appel déclenche toute une chaîne de protection selon le cas décrit, précise le président du CNPA. Cela va de la clôture de l’affaire parce que les éléments présentés ne correspondent pas à une maltraitance (conflit de voisinage, appel pour avoir une information, etc.), à la réorientation de la personne vers les acteurs locaux compétents (gendarmerie, police, DDPP, associations…) ou à l’approfondissement pour mieux déterminer le type de maltraitance et son niveau de gravité. »

Dans le cas d’un approfondissement, l’équipe du 3677 a recours à la brigade d’enquêteurs qu’elle a montée pour pouvoir récolter des éléments de preuves, comme des témoignages, des photos, des vidéos, ou pour rencontrer le propriétaire de l’animal afin de déterminer sa responsabilité dans la situation décrite par le signalant de la maltraitance. « Beaucoup de cas qui nous sont rapportés sont liés à une méconnaissance des besoins de l’animal, informe Loïc Dombreval, malheureusement sans volonté de lui nuire. Dans ce cas-là, notre brigade met tout en œuvre pour rappeler les bases et accompagner le propriétaire pour qu’il accueille son animal dans les meilleures conditions. Ce n’est pas toujours bien compris, mais la plupart du temps, pour ces cas de défaut de soins mineurs, cela suffit. »

Aujourd’hui, la ligne dispose de plus de 150 enquêteurs bénévoles, encadrés par une référente nationale. Ils sont recrutés sur la base du volontariat et doivent, pour rejoindre la brigade, signer la charte du CNPA, avoir une responsabilité civile et suivre une formation validée par un test final. « Nous les accompagnons aussi sur le long terme en leur dispensant une formation continue via des webinaires, poursuit Loïc Dombreval. Ces webinaires ont pour mission de les sensibiliser aux signes de la maltraitance, de leur donner les outils pour recueillir les informations et témoignages sans se mettre en danger et de respecter évidemment la loi. Vouloir sauver un animal n’autorise pas par exemple à franchir les clôtures d’une propriété privée si on n’y a pas été invité. »

La brigade du 3677 est appelée à croître rapidement. Actuellement, plus de 80 nouveaux enquêteurs sont en cours de recrutement et formation et 70 départements métropolitains sont désormais « couverts » par ceux qui sont les yeux et les oreilles du 3677. Il reste encore à être présent sur 27 départements pour que la ligne couvre la totalité de la France. « Nous avons des demandes pour les territoires ultra-marins, notamment la Martinique, complète Loïc Dombreval, mais nous manquons aujourd’hui de visibilité sur notre avenir financier pour nous projeter au-delà des six prochains mois. »

Il y a donc urgence à permettre à cette ligne unique – et gratuite – de poursuivre ses missions pour venir en aide aux animaux maltraités. Aucun pays d’Europe ne propose l’équivalent du 3677 SOS Maltraitance animale pour permettre à toute personne, où qu’elle se trouve sur le territoire métropolitain, de trouver un interlocuteur et apporter son témoignage qui peut sauver une vie.


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Author: Agence Yoann Latouche Group