Fin de la COP20 CITES : une conférence décisive qui marque des avancées significatives pour la protection des espèces sauvages

La 20ᵉ Conférence des Parties (COP20) à la CITES vient de s’achever après deux semaines de négociations intenses. La Fondation 30 Millions d’Amis y a activement défendu la voix des animaux. Elle dresse aujourd’hui le bilan de cette édition, qui se distingue par plusieurs décisions majeures en faveur de la préservation des espèces menacées.

Après deux semaines de débat, quel bilan pour la faune sauvage ? Du 24 novembre au 5 décembre 2025 se tenait la 20 Conférence des Parties (Cop) à la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) à laquelle la Fondation 30 Millions d’Amis a activement participé. Ce sommet, indispensable pour la protection et la conservation des espèces, est constitué de plusieurs faits marquants. L’un d’eux réside dans le renforcement de la protection accordée à de nombreuses espèces de requins et de raies. Leur commerce international est désormais interdit ou strictement encadré, une avancée permise grâce à l’implication déterminante de l’Union européenne, particulièrement active sur les enjeux marins. Les discussions ont également été vives concernant plusieurs espèces emblématiques d’Afrique, telles que les éléphants, les rhinocéros et les girafes.

L’interdiction ou l’encadrement du commerce international de nombreuses espèces menacées

Malgré des divergences persistantes entre les régions africaines, la protection instaurée par la CITES a été maintenue, évitant toute réouverture commerciale susceptible de mettre davantage en péril ces espèces. D’autres espèces africaines particulièrement menacées, comme l’okapi et le mangabey à ventre doré, ainsi que plusieurs espèces de vautours, ont vu leur commerce international totalement interdit.

La question du commerce des grenouilles a également fait l’objet de débats, l’Union européenne étant le premier importateur mondial. Leur inscription à l’Annexe II implique qu’à l’issue d’un délai de 18 mois, les exportations devront être accompagnées de permis CITES, permettant une meilleure traçabilité et une évaluation approfondie de l’impact de ce commerce, notamment en Albanie et en Turquie.

Cette COP20 de la CITES a également été l’occasion de prononcer l’interdiction du commerce international de plusieurs espèces commercialisées comme “animaux de compagnie” après des captures illégales dans le milieu naturel (tortues, iguanes, oiseaux chanteurs…). Par ailleurs, le commerce d’autres reptiles et oiseaux a été davantage réglementé afin d’en limiter l’impact sur les populations sauvages.

Un nouvel outil décisif pour le cas Vantara

Le dossier Vantara a été évoqué à plusieurs reprises dans les débats, lors des sessions officielles et dans les événements parallèles. Les importations massives et suspectes d’espèces menacées à destination de ce complexe zoologique indien ont suscité de nombreuses inquiétudes. Une décision importante a été adoptée : la création d’une Task Force CITES dédiée aux Grands Singes. Cette initiative, soutenue par l’Union européenne, vise à examiner les exportations suspectes en provenance de pays de l’aire de répartition, notamment la République démocratique du Congo, ainsi que de pays de transit tels que les Émirats arabes unis, l’Irak ou la Syrie. Cet outil sera essentiel pour éclaircir les nombreuses irrégularités révélées ces derniers mois, dont certaines mises en évidence par la Fondation 30 Millions d’Amis.

Des rapports de force variables selon les enjeux

Les rapports de force diplomatiques ont largement influencé les discussions. L’Union européenne a connu un début de COP20 difficile, avec le rejet de plusieurs propositions, notamment celles liées à Vantara, aux anguilles et aux concombres de mer. Elle a néanmoins su obtenir l’adoption partielle de ses mesures les plus structurantes, notamment sur les requins et les grenouilles.

Les États-Unis ont oscillé entre fermeté sur certains dossiers sensibles et soutien progressiste aux positions européennes sur d’autres sujets. Au sein du continent africain, plusieurs pays ont su parler d’une seule voix, même si les divergences entre l’Afrique australe et l’Afrique centrale et de l’Ouest demeurent particulièrement vives sur le commerce des espèces endémiques. Le Japon, enfin, s’est opposé à la quasi-totalité des propositions visant à renforcer les contrôles sur le commerce international et a mené un lobbying efficace, notamment contre la proposition européenne sur l’anguille.

Une COP globalement encourageante pour la protection de la biodiversité

À l’issue de cette COP20, la Fondation 30 Millions d’Amis exprime un sentiment globalement positif.

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