Torture animale : le silence ne peut plus durer
En octobre, l’association FUTUR et l’association Gardiens des Félins ont révélé et documenté un système international de torture animale.
Des vidéos insoutenables, des réseaux criminels bien réels, des preuves accablantes. Et pourtant : presque aucun écho..
Ce silence persiste, peut-être parce que les images sont difficiles à regarder, ou parce qu’ajouter encore de la douleur à un monde déjà épuisé semble insupportable. Il tient aussi, sans doute, à la complexité diplomatique du sujet, qui touche à la Chine et soulève des enjeux politiques et économiques sensibles.
Pourtant, détourner le regard n’est pas une option.
Aujourd’hui, nous choisissons de remettre ce sujet au cœur du débat pour une raison essentielle : l’opinion publique doit être informée, et nous avons une responsabilité morale d’agir.
Un commerce de la torture à l’échelle mondiale
Ce n’est pas un “fait divers”. C’est une industrie mondiale de la cruauté, avec ses “clients”, ses “catalogues” et ses “tarifs”.
Chaque jour, des centaines de vidéos de torture sont diffusées sur internet :chats, chiots, singes, lapins, rongeurs, NAC – aucun animal n’est épargné.
Derrière ces atrocités : de véritables réseaux criminels, structurés, organisés, qui opèrent principalement depuis la Chine, mais dont les ramifications s’étendent partout.
Des indices montrent que des internautes européens, dont des français, participent à ces groupes ou y commanditent des actes de barbarie.
Leur terrain de jeu : les messageries cryptées (Telegram), les forums privés, mais aussi les réseaux sociaux grand public.
Une coalition internationale, SMACC, a recensé 5 500 vidéos de cruauté animale vues plus de 5,3 milliards de fois sur YouTube, Facebook et TikTok.
« C’est l’absence de loi en Chine qui permet à ces crimes de prospérer. Ce miroir montre jusqu’où peut aller la cruauté impunie – et combien le silence rend complice. » Héliya Harmony, référente Gardiens des Félins France.
La face cachée : des jeunes recrutés et déshumanisés
Ces groupes recrutent parfois des adolescents, les attirant par curiosité, puis les amenant à reproduire la violence. Pour rejoindre certains canaux, il faut même torturer soi-même un animal et fournir la vidéo comme “preuve d’entrée”. Une mécanique terrifiante qui banalise l’horreur et fabrique la prochaine génération de bourreaux.
Une impunité totale en Chine
Aucune loi nationale n’interdit la cruauté envers les animaux domestiques. Torturer un chat ou un chien n’est pas un délit en soi en Chine. Des bourreaux actifs depuis plus de 20 ans revendiquent ouvertement leur liberté d’agir. Certains ont même séjourné en Europe.
Des associations qui refusent de de taire
Les Gardiens des Félins, collectif franco-suisse affilié au réseau international Feline Guardians, infiltrent ces groupes pour documenter les faits et alerter les autorités.
Ils mènent un combat quotidien au prix de menaces et de harcèlement.
En France, l’association FUTUR s’est associée à eux pour réaliser et diffuser des vidéos d’enquête. Images insoutenables mais nécessaires, disponibles sur futur-asso.com/actions.
Leur but : alerter l’opinion, informer les journalistes, et forcer les plateformes à réagir.
« Ces images sont au-delà de l’entendement. Mais on n’a pas le droit de détourner le regard. Chaque minute d’inaction condamne des milliers d’animaux à des souffrances atroces » Vuk, porte-parole de FUTUR.
Sans les pressions médiatiques et publiques rien ne changera
Face à ces images, un journaliste de Paris-Normandie a eu le courage de regarder.
Il a compris l’urgence, la gravité, et surtout la responsabilité des médias à agir.
Son article, publié cette semaine, rappelle le rôle du journalisme : regarder là où tout le monde détourne les yeux.
“Les auteurs des vidéos s’y vantent d’être inattaquables en France. Mais on sait que, dans les commanditaires et les acquéreurs, il y a des français. (…) Les moyens associatifs sont extrêmement limités. Sans les pressions médiatique et publique, rien ne bougera.”
Ce geste de courage ne doit pas rester isolé. Il doit marquer le début d’un mouvement.
Que de nombreux médias s’emparent du sujet. Que d’autres journalistes relaient, enquêtent, diffusent. Que ce sujet ne soit plus une indignation solitaire, mais une prise de conscience collective.
Parce qu’il ne s’agit pas seulement d’animaux torturés, mais d’une violence mondialisée qui prospère sur l’indifférence et la peur. Parce qu’il n’est plus possible de dire “on ne savait pas”.
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Author: Association FUTUR
